Séjour de Félix Pacot au Bénin du 9 décembre 2010 au 4 Mars 2011

Un séjour de trois mois consacré essentiellement à la bibliothèque de l'association.
Christian, le bibliothécaire, est parfois submergé par les élèves qui viennent à la recherche d'informations ou d'aide. Ce sont pour la plupart des élèves de la quatrième à la terminale. Quelques étudiants, qui l'ont fréquentée, reviennent chercher des documents qu'ils ne trouvent pas dans l'environnement universitaire.
Mais ce qui représente, je pense, la plus grande réussite de notre bibliothèque, c'est la présence de professeurs. C'est la preuve que nous sommes dans une bonne démarche et que nous sommes en harmonie avec l'enseignement béninois.
Christian s'occupe aussi de soutenir des enfants des classes primaires mais plus les enfants sont jeunes, plus il faut leur consacrer du temps et cela ne lui est pas toujours facile. Odilon, un lycéen de terminale vient deux après midi par semaine l'appuyer un peu dans son travail.
Le bâtiment est parfois exigu, surtout lorsque plusieurs classes n'ont pas cours au même moment, ou le mercredi et samedi après midi. Des groupes de cinq à huit élèves viennent rédiger leurs dissertations sur place afin d'avir accès à la documentation.

Je suis très souvent sollicité pour faire des recherches sur internet. Il faut parfois beaucoup de persévérance pour se connecter, ensuite on est confronté à la lenteur du débit, et pour couronner le tout aux nombreuses coupures de courant qui obligent à reprendre toute la procédure. C'est le matin de 5 à 7 heures que ça marche le mieux !!!
Ces demandes portent surtout sur la littérature africaine, la philosophie, mais aussi des sujets tout à fait différents tels que : la géologie, les effets de la cuisson sur les aliments, les maladies du tube digestif, le nombre de femmes d'un roi du Bénin, etc.
En dehors de cette activité purement scolaire, petit à petit, des personnes viennent emprunter des livres de lecture. C'est souvent une découverte pour la plupart d'entre eux, d'où l'importance de bien les orienter dans leur premier choix.
Les livres donnés par l'association “Ouest Africa“, ceux apportés par Anne Costantin et Michel Descan ainsi que ceux de Madame et Monsieur Ragu de l'association “Bouquins volants“, qui sont venus nous rendre visite au mois de février dernier, ont été répertoriés et mis à la disposition des élèves.

Nous sommes toujours à la recherche d'annales BEPC et BAC avec corrigés pour étoffer nos rayons et aussi pour remplacer les livres qui commencent à se dégrader. (Je peux envoyer une liste précise des ouvrages recherchés aux personnes souhaitant nous aider).
Mes recherches, mes lectures, m'ont fait découvrir l'histoire de ce peuple ; une histoire que nous avons bouleversée, ce qui laisse, encore maintenant, des plaies qui ont bien du mal à se cicatriser. Comme il est parfois difficile de se sentir coupable ou pire encore d'être accusé !!! J'étais ignorant, l'éducation m'a trompé. Je me souviens des cours de géographie, des cartes ou des gravures qui représentaient notre empire ; nous dominions et “civilisions“ une très grande partie de l'Afrique. Des lectures qui nous emportaient dans un monde plein d'aventures et d'exotismes. Mais la réalité était bien différente, plus dure et parfois très cruelle…

« Celui qui cherche ce qu'il ne doit pas chercher, finit par trouver ce qu'il ne cherchait pas ».
« Tant que les lions n'auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur ».
« La vérité est comme une braise ardente. Pour la saisir, il faut l'envelopper ».


A la maison de l'association à Abato

Nous nous sommes réunis autour du traditionnel repas de Noël à l'ombre des manguiers. Le repas terminé et le ventre bien rempli, il y a eu la distribution des cadeaux et des lettres venus de France. Tout le monde était bien content.

Il manquait à cette fête les trois garçons qui continuent leur formation d'aide infirmier. Ils sont maintenant dans une clinique à Sémé située entre Porto-Novo et Cotonou. Nous sommes allés les voir pour leur remettre, à eux aussi, lettres et cadeaux. Ils sont contents de leur nouveau lieu d'apprentissage. Seul problème, le logement est petit et vraiment peu accueillant. Ils cherchent, mais ce n'est pas facile ; la proximité des grandes villes rend la disponibilité de logement difficile.

Au centre des déficients visuels Paul Rival

Toujours beaucoup de besoins. Nous aidons toujours avec la fourniture de matériel scolaire et avec une aide financière mensuelle pour les salariés du centre. Suite à la demande pressante du fondé nous avons exceptionnellement fait un don de nourriture au début du mois de février (sacs de riz, de haricot, de maïs, huile et sucre). Une association de la Loire (Alliance Loire - Bénin) est actuellement sur place ; elle a comme projet d'aider cette institution. La construction d'un nouveau centre est à l'étude. Tout cela va changer la vie de tous ces enfants qui vivent dans un endroit inadapté et bien sinistre.

A l'école maternelle d'Adjohoun

La construction de la troisième classe, du nouvel urinoir et du bloc lavabo est achevée. L'équipe de Bruno le maçon et de Lucien le charpentier a mené à bien ces travaux.
Pendant les congés de février, Georges a achevé ces travaux par la peinture des bâtiments.
Elisabeth, les enseignants et le bureau des parents d'élèves m'ont demandé de vous transmettre tous leurs remerciements.
Cette année l'académie a affecté quatre enseignants à l'école maternelle d'Adjohoun, ce qui a permis de répartir les 150 enfants dans cinq classes dont deux classes «  appatams ».

A l'école primaire de Gbékandji II

les travaux d'adduction d'eau avancent, le local de pompage est équipé, des fontaines sont construites dans chaque quartier et la pose des compteurs individuels progresse. Celui de l'école primaire de Gbékandji II est programmé. Les bâtiments de l'école sont toujours avenants et bien entretenus. Des éviers pour le local cantine seront construits par AEB cet été dès que l'eau sera à l'école.

Le bateau de Mission Air est arrivé enfin à Cotonou.

Nous sommes allés récupérer nos 16 m3 de matériel à Calavi avec deux fourgonnettes le vendredi 26 février. Une grosse journée de manipulation. Le déchargement a été fait à la bibliothèque, la route pour la maison de l'association à Abato ayant été endommagée par les eaux de ruissellement générées par deux grosses averses. Le samedi toute la journée déballage de tous les cartons pour trier les affaires. Il faut faire vite parce que tous ces colis occupent une grande partie du local. Les vêtements, et autres cartons divers ont été amenés à la maison de l'association par les jeunes.
Au début de la journée c'était pour eux un amusement et une occasion de faire du vélo, mais à la fin de la journée ils n'avaient plus le même enthousiasme. Il a fallu encore la matinée du samedi pour finir le transfert. Les livres ont été triés et nous les avons répartis pour les collèges. Dès le mardi, nous avons organisé la distribution de tous les livres scolaires. Six collèges en ont bénéficié ; lors de nos prochains séjours,  il faudra reprendre contact avec ces établissements pour voir si ces dons leur ont été bénéfiques. La tondeuse,  elle aussi, est bien arrivée. Mais nous avons eu des problèmes pour la démarrer ; c'est sans doute la batterie qui est en mauvais état. Aux dernières nouvelles, ils ont encore quelques soucis avec la charge de la batterie, mais ils sont tous contents d'avoir pu tondre le stade.

Un séjour aux journées bien remplies ; mais comme toujours au moment du départ, un peu de regret de ne pas avoir rempli tous les objectifs fixés.

Des souvenirs inoubliables, la surprise en plein milieu de la brousse ou dans la foule de Porto-Novo de voir des mains s'agiter et d'entendre des « Félix bonjour, comment ça va ? » Mais aussi des peines, le décès de Cédric, jeune parrainé par l'association et gravement atteint de drépanocytose, et plein de misères abandonnées.

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