J'ai passé deux semaines à Adjohoun avec Jean-Luc, mon frère, et sa femme Patricia. Ce n'est pas mon premier séjour. Jean-Luc et Patricia ont découvert un pays et la vie en brousse. C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé le village, les amis, les enfants. Très vite, ils sont venus nous saluer et nous souhaiter bonne arrivée. Pendant notre séjour, il y avait classe et les enfants passaient nous voir le matin, parfois le midi et le soir à la bibliothèque. Nous faisions des jeux de société, de la lecture, même des dictées. Ils nous posaient beaucoup de questions : « C'est comment en France ? . » et admiraient les cartes postales. Nous avons constaté la progression des projets de l'association : à l'école de Gbékandji (5km d'Adjohoun) nous sommes arrivés en zem (moto taxi-brousse). Nous avons été reçus par le directeur et les maîtres à l'ombre du manguier. Puis l'heure de la récré a sonné à 10 h et les enfants ont accouru vers les cantinières pour le petit-déjeuner. Nous avons visité les salles de classes qui sont maintenant bien fonctionnelles. Nous avons apporté quelques fournitures. Comme c'est l'usage, les premiers de chaque classe ont été récompensés par un cahier, un bic et un livre. A l'école primaire de Tegbo (125 km d'Adjohoun). Nous partons en taxi jusqu'à Allada pour 2 jours. Après une nuit à l'auberge et un petit-déjeuner à la cafétéria (un café au lait et deux tartines de pain), nous partons en zem jusqu'à Tegbo (7 km de piste). Nous étions attendus. Ici, il y a beaucoup de travail à faire. Les salles de classe en banco se délabrent, deux classes sont des apatams (quatre piquets et la toiture en branches de palmier). Nous reprenons le zem et nous nous enfonçons dans la brousse pour visiter le collège d'Ava-Couffo. Là, il n'y a rien. Si, trois salles de classe où les élèves apprennent à mi-temps : 7 h - 13 h ou 14 h - 19 h car ils sont trop nombreux. Le Directeur n'a pas son bureau sur place, il doit louer une pièce dans le village. Puis les instituteurs de Tegbo nous ont invités dans un maquis (petit resto) pour un rafraîchissement et un repas yovo-méhoui (blanc-noir). A l'école maternelle d'Adjohoun, il y a 60 petits et 2 maîtres, mais quelle discipline ! A la maison, dans le village, tout le monde parle le Fon, c'est la langue maternelle. Et à l'école, c'est l'apprentissage du français et ce n'est pas facile. Nous avons distribué des bonbons à toutes ces petites mains et ils sont repartis à midi, seuls, en plein soleil, vers leur case. Il faisait très chaud, le matin 30°, vers midi 50° et à la tombée de la nuit on appréciait la légère fraîcheur. C'était la fin de la saison sèche, il fallait réduire la consommation d'électricité alors il y avait des coupures tournantes, un jour sur deux de 20 h à 10 h. Un matin, nous avons pris la pirogue à Adjohoun pour rejoindre Gangban. C'est un village semi-lacustre où les cases en bambou sont sur pilotis. Pendant la saison des pluies, ils vivent sur l'eau et les animaux dans la case. Les enfants prennent la pirogue pour aller à l'école jusqu'au village voisin, les parents pour aller au marché, au travail. A Gangban, les enfants viennent à notre rencontre, les femmes sont occupées. C'est la récolte du Sésame. Assises par terre, elles décortiquent les graines (comme des graines de pastèque) qu'elles broieront au moulin et la poudre parfumera les biscuits. Nous avons apporté de l'argent de l'association pour acheter une moto. Les négociations et les démarches ont été très longues. Enfin le dernier soir, nous avons eu la grande surprise de voir une grosse et belle moto rouge dans la cour. La moto de Basile s'essouffle (17 ans). Avec André, ils pourront effectuer des trajets en sécurité jusqu'à Porto-Novo ou Cotonou pour les besoins de l'association. Malgré la chaleur, le séjour s'est très bien passé avec encore des découvertes sur le monde africain. Mais je ne connais pas tout et les amis m'attendent alors je ferai, peut-être, un autre séjour au Bénin.
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